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Sortir de l'Anthropie

Il aura sans doute échappé à bien peu que notre monde actuel, en termes de civilisation, n’est pas une grande réussite. Mais au-delà du constat comme de celui, incontournable pour la survie de notre espèce et des autres, qu’il faille en changer assez rapidement, il nous semble important d’approcher les raisons structurelles pour lesquelles la civilisation humaine sur notre planète représente un tel désastre, au-delà des diverses allégeances des uns et des autres à ceci ou cela, ou des intentions réelles qui président à l’investissement des « puissants » dans cette logique destructive. Les moyens utilisés par ceux qui les détiennent (les moyens), ne sont donc que cela : des moyens. Mais au-delà des raisons qui motivent ceux qui, de manière particulièrement méthodique, détruisent la vie du monde qui leur accorde asile, la civilisation humaine actuelle relève d’un statut particulier. Elle en suit les lois, les règles et la logique implacable, quoi qu’il advienne.

Penchons-nous sur la notion centrale développée sur cette page. Contrairement aux apparences, il ne s’agit pas de la notion civilisation. Il s’agit de la notion d’anthropie.

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Cette notion est assez vague et certainement tout aussi mal documentée. On parle de « principe anthropique » sur Wikipédia, alors que le nom « anthropie » est absent de la plupart des dictionnaires francophones (le dictionnaire Cordial -qui définit de facto le terme « entropie » considérant que « anthropie » est un terme inexistant, le CNRTL, le Larousse en ligne, le Robert en ligne, le Wiktionnaire ainsi que le dictionnaire Universalis). Seul, ChatGPT en donne une définition intéressante, au point que l’on pourrait se demander sur quelle base de références.

Voici ce qu’il en dit :

L’anthropie (à ne pas confondre avec « entropie »; voir ci-dessous) est un terme conceptuel qui combine les idées d’anthropologie et d’entropie. Il est utilisé pour décrire la dégradation et la transformation des environnements et des cultures humaines sous l’influence de processus sociaux, économiques, technologiques et environnementaux. Voici une définition plus détaillée de ce terme :

Définition de l’Anthropie

 
  1. Origine du terme :

    • Anthropologie : l’étude des humains, de leurs comportements, cultures et sociétés.
    • Entropie : un concept tiré de la thermodynamique, représentant le degré de désordre ou de désorganisation dans un système.

       

  2. Concept :

    • L’anthropie examine comment les sociétés humaines et les environnements changent, souvent de manière désorganisée ou dégradée, en raison des influences humaines.
    • Ce terme peut être utilisé pour analyser la façon dont l’activité humaine (comme l’urbanisation, l’industrialisation, la mondialisation) affecte les structures sociales, les écosystèmes, et les cultures.

       

  3. Applications et Implications :

    • Environnementales : L’anthropie peut décrire la dégradation des écosystèmes naturels par les activités humaines, conduisant à la perte de biodiversité et à la pollution.
    • Culturelles : Elle peut également se référer à la perte ou à la transformation des traditions culturelles sous l’influence de la modernité et de la globalisation.
    • Sociétales : Le concept peut aider à comprendre les changements dans les structures sociales et les dynamiques communautaires, comme la fragmentation sociale ou la transition vers des modes de vie plus individualistes.

       

  4. Interdisciplinarité :

    • L’anthropie est un concept interdisciplinaire, pertinent en anthropologie, sociologie, écologie, et études culturelles.
    • Elle permet de relier des observations empiriques sur les transformations sociétales avec des théories sur la complexité et le désordre systémique.

Exemple d’utilisation :

Un exemple concret de l’anthropie peut être observé dans les grandes villes modernes où l’urbanisation rapide a conduit à la destruction des habitats naturels, à la pollution, à des inégalités sociales accrues, et à la perte de patrimoine culturel traditionnel*. Les processus d’anthropie révèlent comment l’interaction humaine avec son environnement peut générer à la fois de l’innovation et du désordre.

Ainsi, l’anthropie est un outil conceptuel puissant pour analyser les impacts multidimensionnels de l’activité humaine sur notre monde, offrant une perspective holistique et critique sur les changements sociétaux et environnementaux contemporains.

* Hormis les traditions violentes et barbares bien évidemment (NDLR).

Paradigme civilisationnel entropique

Nous y voilà donc : notre belle et lumineuse civilisation humaine est tout simplement entropique. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’elle est dystopique, mais il est évident qu’elle l’est factuellement. C’est tout simplement paradigmatique, et à ce titre, c’est également incontournable, du moins dans le cadre de l’activité dudit paradigme. Comprenez par là qu’à partir de ce dernier, rien ne peut émerger d’autre qu’une déclinaison de ce qu’il est lui-même. En d’autres termes, aucune solution ne peut apparaître au sein de ce paradigme afin de l’améliorer, ou du moins y améliorer les conditions d’existence du vivant, hormis pour la part infime des individus qui contribuent activement à entretenir ce paradigme de la destruction dans sa nature profonde et son mode de fonctionnement, en l’occurrence le seul qui soit viable à partir de lui (d’où, l’impossibilité d’en concevoir un autre tant qu’on ne l’a pas quitté).

Un système ne peut produire de solution viable et corrective à sa propre nature dysfonctionnelle lorsque sa nature est définie par le problème qu’il représente. 

Dans un premier temps, la solution au problème que représente le système lui-même doit impérativement lui être extérieure. Dans un second temps, cette même solution extérieure doit être introduite au sein de ce système, lequel ne peut être défait, quant à lui, que depuis l’intérieur. C’est très précisément ce que représente l’Archimagisterium face à la civilisation humaine de ce monde.

Si l’on devait en fonder une théorie rationnelle, voici, ci-après, les bases sur lesquelles elle s’appuierait, inspirée des principes de l’entropie en thermodynamique et en théorie de l’information (d’ailleurs, à ce titre, tout… n’est-il pas « information » ?).

Définition de l’Entropie

Le terme « entropie » provient du grec « entropia », signifiant « transformation » ou « changement ».

Ce terme est essentiellement usité en physique, en tant que mesure du désordre ou de la désorganisation dans un système thermodynamique.

La deuxième loi de la thermodynamique stipule que dans un système isolé, l’entropie tend à augmenter au fil du temps, conduisant à une augmentation du désordre jusqu’à atteindre un état d’équilibre.

En revanche, en physique statistique, l’entropie représente le nombre de façons dont les composants microscopiques d’un système peuvent être arrangés tout en produisant le même état macroscopique, alors qu’en théorie de l’information, l’entropie est une mesure de l’incertitude ou de l’information manquante associée à une variable aléatoire.

En termes d’interprétation du concept, on peut en conclure que plus l’entropie est élevée, plus l’incertitude concernant l’issue d’un événement est grande.

L’entropie est souvent interprétée philosophiquement comme une mesure de la progression inévitable du désordre et du chaos dans l’univers, ou du moins dans le contexte considéré, qu’il s’agisse en effet de l’univers macrocosmique, de la planète, de la civilisation, du corps humain, de la cellule, etc.

Bases théoriques de l'entropie civilisationnelle

La théorie de l’entropie civilisationnelle est une conceptualisation de la manière dont les civilisations humaines évoluent vers des états de complexité croissante, souvent associés à un accroissement du désordre ou de la désorganisation interne. Cette théorie repose sur plusieurs fondements clés qui permettent de comprendre et d’analyser les dynamiques de changement au sein des sociétés humaines.

Définition et Concept de Base

L’entropie civilisationnelle peut être définie comme une mesure du degré de désorganisation, de fragmentation et de complexité au sein d’une civilisation au fil du temps. Cette hypothèse principale suggère que, tout comme dans un système thermodynamique, une civilisation tend naturellement vers un état de désordre accru à mesure qu’elle évolue. Les influences de divers facteurs internes et externes accélèrent cette tendance, rendant la gestion et la stabilité des civilisations de plus en plus difficiles.

La civilisation entropique se nourrit de ses propres aberrations lorsque la désorganisation est structurelle

Caractéristiques Clés

L’une des caractéristiques les plus évidentes de l’entropie civilisationnelle est la complexité croissante. Les sociétés contemporaines connaissent une explosion technologique et des avancées rapides dans divers domaines, ce qui complique les systèmes sociaux et économiques. Cette complexité rend la gestion des ressources, des infrastructures et des relations sociales plus difficile, augmentant ainsi le risque de désordre. De plus, avec l’augmentation de la population et la diversification des intérêts et des cultures, les civilisations tendent à se fragmenter socialement, conduisant à des tensions et à des conflits internes, lesquels s’appuient sur une caractéristique division systémique. Les innovations technologiques et sociales, bien qu’elles apportent des bénéfices, introduisent également des perturbations et des changements rapides, augmentant le désordre global. Enfin, l’exploitation intensive des ressources naturelles conduit à la dégradation des écosystèmes, affectant la stabilité des civilisations et augmentant encore leur entropie.

Phases de l’Entropie Civilisationnelle

L’évolution des civilisations peut être divisée en plusieurs phases distinctes. La première phase, celle de la naissance et de la croissance, est caractérisée par une faible entropie où la civilisation est en expansion, avec des structures relativement simples et unies. La phase suivante, celle de la maturité et de la complexification, voit la civilisation atteindre un haut degré de complexité et d’organisation, mais où les signes de désordre commencent à apparaître. Enfin, la phase de déclin et de désorganisation est marquée par une augmentation significative du désordre et de la fragmentation, souvent accompagnée de crises économiques, sociales et environnementales.

Facteurs Contributifs

Plusieurs facteurs contribuent à l’augmentation de l’entropie au sein des civilisations. Les innovations technologiques accélèrent les changements sociétaux et économiques, créant des instabilités imprévues. Les inégalités économiques croissantes, les crises financières fondées sur la variabilité des marchés, et l’épuisement des ressources naturelles exacerbent le désordre. Politiquement, les conflits internes, la corruption et l’inefficacité gouvernementale augmentent la fragmentation puis la division, rendant de plus en plus difficile le principe de cohésion. Sur le plan culturel, la diversification et la fragmentation des valeurs et des identités culturelles ajoutent une couche supplémentaire de complexité et de désorganisation.

Mesures et Indicateurs

Pour évaluer et comprendre l’entropie civilisationnelle, divers indices et mesures peuvent être utilisés. Les indices de complexité mesurent la complexité des structures sociales, économiques et technologiques. Les indices de fragmentation évaluent la cohésion sociale et l’unité culturelle. Les indices de ressources se concentrent sur la disponibilité et la durabilité des ressources naturelles, tandis que les indices de stabilité mesurent la fréquence et l’intensité des crises économiques, sociales et politiques. Ces indicateurs permettent de quantifier l’entropie et de suivre son évolution au sein des civilisations.

Applications et Implications

L’application de la théorie de l’entropie civilisationnelle offre des outils précieux pour la prédiction et la prévention des crises. En modélisant les risques et en identifiant les points de basculement, cette théorie permet de développer des stratégies pour renforcer la résilience des civilisations face aux facteurs de désordre, du moins jusqu’à ce que se présente la possibilité factuelle d’un changement paradigmatique global, sans lequel, à terme, ne peuvent survenir qu’une dislocation et un chaos généralisés, conduisant à la mort et à la disparition du système considéré, suite à une phase terminale plongeant le collectif humain dans un état allant de celui de la civilisation à proprement parler, à celui de la barbarie.

De plus, cette théorie offre un cadre d’analyse des cycles de croissance et de déclin des civilisations passées, permettant ainsi des comparaisons transhistoriques pour identifier des patterns universels. En matière de politiques publiques et de planification, cette théorie suggère des approches pour simplifier et stabiliser les structures sociales et économiques, promouvoir la cohésion sociale, et adopter des pratiques écologiques et durables, sans toutefois perdre de vue que toute mesure applicative en rapport ne peut qu’être temporaire, dans l’objectif même d’une redéfinition intégrale des principes fondateurs du système paradigmatique en cours, quel qu’il soit à l’instant « T » par rapport à celui duquel il provient, par rapport à celui au profit duquel l’actuel doit disparaître, quoi qu’il en coûte.

En somme, la théorie de l’entropie civilisationnelle fournit un cadre, impérativement holistique, pour comprendre et gérer les dynamiques complexes qui façonnent les trajectoires de développement des sociétés humaines.

Comme quoi, certains y ont déjà pensé également. L’émergence conceptuelle et paradigmatique, en somme, est toujours quelque chose de collectif. L’appel est collectif. Les propositions sont nombreuses, mais la solution reste toujours unique, pour faire écho à tout le reste.

Voyage en entropie sociale

Parallèle entre l'Entropie Civilisationnelle et la Civilisation Humaine Actuelle

Il est pertinent de faire un parallèle entre la théorie de l’entropie civilisationnelle et l’état actuel de notre propre civilisation humaine. En appliquant cette théorie à notre contexte contemporain, plusieurs observations et conclusions peuvent être tirées, révélant des dynamiques similaires à celles décrites par la théorie.

Complexité Croissante

Notre civilisation connaît une explosion technologique sans précédent, avec des innovations rapides dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la biotechnologie, et des communications. Ces avancées, bien qu’elles apportent des bénéfices significatifs, augmentent également la complexité des systèmes sociaux et économiques. La gestion de ces systèmes devient de plus en plus difficile, rendant notre société vulnérable aux perturbations. De plus, les chaînes d’approvisionnement mondiales et les réseaux économiques interconnectés créent une interdépendance accrue, ajoutant une couche supplémentaire de complexité et augmentant les vulnérabilités face aux disruptions.

Fragmentation Sociale

Une autre caractéristique clé de notre civilisation actuelle est la fragmentation sociale croissante, autrement dit une division assez féroce entre classes sociales, systèmes de pensées philosophico-religieux, principes éducatifs, etc. Les disparités économiques et sociales augmentent, tant au sein des pays qu’entre eux, conduisant à des tensions et à des conflits. Ces inégalités croissantes exacerbent la division sociale et créent des frictions entre différents groupes sociaux. De plus, de nombreux pays voient une polarisation accrue de leurs populations sur des lignes idéologiques, politiques et culturelles opposées, ce qui fragmente davantage encore la cohésion sociale (ou ce qu’il en reste) et rend la gouvernance plus difficile, voire impossible à terme, d’où la chute vers la barbarie comme stipulé plus haut.

Dynamique de l’Innovation

Le rythme de changement accéléré est une autre manifestation de l’entropie civilisationnelle dans notre société contemporaine. Les changements rapides et constants dans les technologies et les normes sociales créent un environnement où l’adaptation est essentielle, mais souvent difficile, augmentant le stress et l’instabilité. Par exemple, la société de consommation rapide conduit à l’obsolescence planifiée et à une production massive de déchets, posant des problèmes écologiques majeurs. Les innovations perturbatrices peuvent également créer des déséquilibres et des perturbations imprévues dans les systèmes établis.

Dégradation des Ressources

L’exploitation intensive des ressources naturelles a conduit à des problèmes environnementaux majeurs, comme la perte de biodiversité et la pollution. Ces problèmes sont des manifestations claires de l’entropie civilisationnelle, montrant comment l’usage non durable des ressources naturelles augmente le désordre et menace la stabilité de notre civilisation. De plus, les ressources non renouvelables, comme les combustibles fossiles et les minéraux, sont en déclin, mettant en péril la stabilité économique et énergétique à long terme, mais également celui de la planète elle-même en tant que système complexe.

Indices de Stabilité et Crises

Les fluctuations et crises économiques récurrentes, comme celles de 2008, montrent la fragilité des systèmes financiers globaux. Ces crises économiques sont des signes de l’augmentation de l’entropie au sein de notre civilisation. De plus, les tensions géopolitiques, telles que celles entre grandes puissances ou dans les régions instables, augmentent les risques de conflits armés et d’instabilité générale, contribuant à l’entropie civilisationnelle.

Implications

Le parallèle entre l’entropie civilisationnelle et l’état actuel de notre civilisation suggère que nous sommes confrontés à des défis importants liés à la complexité croissante, à la fragmentation sociale, et à la dégradation des ressources. Plusieurs éléments de notre société moderne montrent des signes d’une entropie accrue. Bien que l’interconnexion mondiale apporte des avantages, par les formes sous lesquelles elle se manifeste, elle accroît également les vulnérabilités face aux perturbations. L’innovation rapide, bien qu’elle soit souvent positive, peut aussi créer des défis imprévus et des déséquilibres. L’augmentation des inégalités et la polarisation peuvent conduire à des conflits internes, tandis que la dégradation environnementale pose des risques existentiels.

Pour atténuer les effets de l’entropie civilisationnelle, plusieurs stratégies peuvent être envisagées. Il est essentiel de promouvoir, par tous sans exception, l’équité, l’unité, et le dialogue interculturel, pour réduire les tensions sociales et renforcer la cohésion. Adopter des pratiques écologiques et durables est crucial pour protéger les ressources naturelles. Diversifier les économies et renforcer les systèmes financiers peut momentanément aider à mieux résister aux crises. Enfin, encourager des innovations responsables qui prennent en compte les impacts sociaux et environnementaux peut minimiser les perturbations et contribuer à un développement plus stable et ordonné afin de conférer à notre civilisation, le recul nécessaire au changement paradigmatique inévitable qui se profile à court terme, alors que nous avons déjà dépassé la ligne rouge.

Les deux ères civilisationnelles

L'entropocène actuel

Notre actuelle civilisation se caractérise par une complexité croissante, une fragmentation sociale (inégalités évidentes et négation même de la vertu de l’unité), des crises fréquentes et une dégradation des ressources naturelles. Le terme « entropocène » évoque une ère où le désordre et le déséquilibre sont dominants, reflétant l’augmentation de l’entropie dans les systèmes sociaux, économiques et environnementaux, diamétralement opposée à une civilisation néguentropique telle que celle qui découle du paradigme Archimagistéral, mis en application selon la structure organisationnelle cohérente de l’Archimagisterium.

L’entropocène se caractérise par une courbe descendante à peu près stable, mais sans fin, jusqu’à atteindre l’autodestruction globale, avec une absence de tout frein et une négligence de tous les systèmes d’alerte visant à l’impérative nécessité du changement de cap. Cette négation s’opère grâce à un contournement universellement admis comme étant infiniment justifiable malgré sa propre nature entropique, défiant le plus élémentaire bon sens : le profit et l’argent.

Chercher, voire trouver des solutions aux répercussions négatives d’une société entropique (comme se propose de le faire l’ONG Ex Naturae à titre d’exemple) est non seulement inutile, mais aussi et surtout contre-productif, malgré la sincérité qui pourrait y présider. Cette démarche ne peut que conforter la population concernée, toute ou en partie, à perdurer dans la même logique, ou, dans le meilleur des cas, prolonger la douloureuse agonie d’un système d’ores et déjà condamné.

Aucune solution entropocène viable ni pérenne ne peut résoudre quelque problème de la civilisation, d'autant plus lorsque ladite civilisation est elle-même entropocène. Aucune solution endogène ne peut exister au sein d'un système dysfonctionnel par nature.

Civilisation néogénésique Archimagistérale

La néogénèse est une civilisation orientée vers la simplification, l’ordonnancement, et la stabilité. « Néogénèse » combine les concepts de « néo » (nouveau) et « génèse » (création, ordre), suggérant une société qui crée des structures toujours plus stables et cohérentes, réduisant le désordre et favorisant des cycles vertueux de développement durable et de cohésion sociale, ce que ne peut atteindre notre monde actuel, quand bien même toutes les ressources humaines honnêtes et fiables du monde se fédéreraient-elles sincèrement pour ce faire, ce qui est très loin d’être le cas !

L’évolution paradigmatique assortie de son changement d’ère, fondée sur un autre référentiel d’évolution de conscience, doit émerger préalablement. L’entropie est une constante de la nature et permet l’effet de cycle sans lequel aucun équilibre ni système de fréquences ne serait possible. La civilisation néogénésique se distingue donc de la civilisation entropocène, par une mise à profit systématique, au détriment de toute autre considération, des principes cycliques de l’évolution que sont la croissance, la stabilité, puis le déclin, en priorisant donc l’évolution au mépris de toute autre considération conservatrice (même celle de la tradition, de la croyance, de l’habitude, de l’enrichissement personnel et du pouvoir etc.), sans passe-droit ni clause suspensive. La phase de déclin des possibilités de la base de la référence initiale en cours d’épuisement, est mise à profit pour redéfinir en profondeur, sans faiblesse ni sentimentalisme, les objectifs et les moyens d’un redémarrage systémique, au détriment de considérations émotionnelles telles que l’attachement au passé, associées à des arguments tels que : « On a toujours fait comme ça, alors il faut continuer » (desquels arguments provient l’échec de tous les systèmes religieux ou même simplement philosophiques). De cette manière et à cette seule condition, devient possible la constitution d’un nouveau socle de référence fondé sur les nécessités impératives de changement, en tant que nouvelle base d’un équilibre, lui-même a fortiori nouveau, néanmoins à renouveler impérativement dès l’instant qu’il se révèle être en cours avancé d’épuisement en termes de champ de possibilités, comme c’est (dangereusement) le cas de notre propre civilisation globale. Cette base constitue alors la manifestation même de l’évolution, laquelle se fonde essentiellement sur l’exploitation du chaos entropique inévitable, pour créer des redéfinitions prioritaires à la logique de l’équilibre néogénésique, permettant, à cette condition sine qua non, une durabilité civilisationnelle infinie, dans des conditions perpétuellement meilleures que les précédentes.

La néogénèse se caractérise donc par une courbe ascendante non-linéaire, constituée d’une succession de rebonds, exploitant les phases de déclin en tant que points d’appui forts pour assoir l’équilibre des phases suivantes, au lieu de tenter sans cesse de « sauver les meubles » de ce qui est obsolète ou le devient à titre critique, conduisant ainsi la civilisation globale vers une chute et un déclin inexorables. Cette différenciation entre les deux logiques civilisationnelles est ce qui explique, en substance, jusqu’à un certain point du moins et à titre applicatif, la notion de « cycles cosmiques » énoncés par les traditions bouddhiste et hindouiste, mettant en opposition les deux phases de la chute à laquelle succède celle de l’évolution, respectivement nommées « Kali Yuga » (Âge Sombre ou dit « du temps ») et « Satya Yuga » (Âge d’Or, ou « de la Vie »), tout en conservant à l’esprit que ces deux notions sont elles-mêmes transcendées par la civilisation néogénésique Archimagistérale, initiant ce que serait, au sein de la même tradition extrême-orientale, un « Hiranya-Yuga », où « Âge (ou Ère) de Diamant ».

Référence connexe au sujet : « La Droiture Orthodole » (site de l’Archimagistère).

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