Ethique primordiale

Entre la société humaine qui accueille en son système complexe un individu qui l’alimente par ce qu’il est, ce qu’il fait, ce qu’il pense et ce qu’il éprouve, et ce même individu, une relation de complicité doit impérativement exister pour que ladite société puisse se réclamer de ce statut. Dans le cas contraire, il ne s’agit pas d’une société mais d’un cadre de mise en esclavage de l’individu, quand bien même serait-il abreuvé d’illusions de démocratie, de liberté, et d’autres clichés conditionnant sa manière de penser et d’agir, le conduisant, petit à petit, à accepter le joug sous lequel il est placé dès l’enfance, tout en refusant l’idée que l’inacceptable puisse exister dans la société qu’il accepte comme seule possible, laquelle ne se montre jamais objectivement telle qu’elle est vraiment. Ce cadre peut fonctionner un temps donné, sur plusieurs siècles, mais en fin de compte la destruction est obligatoirement au bout du chemin, et la reconstruction nécessaire de ce qui aura été détruit doit permettre de relancer la rentabilité de la machine à broyer, sur des bases plus oppressives encore, sous prétexte de sécurité des individus.

Seul d’un chaos peuvent naître de nouvelles réalités. Si ce chaos est parcimonieux et judicieux, les plus belles d’entre elles pourront apparaître.
Si ce chaos est démesuré, abusif et anarchique, les pires horreurs en sortiront.

Une société, non pas parfaite, mais clairement plus idéale que celles qui ont été offertes récemment à l’Humanité, doit établir une profonde relation d’honnêteté avec les individus qui la constituent. Ces derniers représentent son énergie vitale. Elle ne peut donc, du moins décemment, les considérer comme du bétail corvéable à merci jusqu’à la mort, contrairement aux sociétés connues jusqu’alors où certains individus se considéraient comme y étant extérieurs et supérieurs, dans une logique de surexploitation du vivant. Il ne s’agissait, dans ce cas, que de vampirisme collectif pur et simple, en prendre conscience relevant alors du « complotisme ».

Le ciment d’une civilisation digne de ce nom, prospère et pérenne, c’est une éthique respectueuse à toute épreuve, et un sentiment d’Unité chevillé au corps par le plus grand nombre, s’opposant de fait, par sa conscience, et le plus naturellement du monde, à toute forme d’anarchie, où la répression étatique devient inutile. Une telle civilisation ne tend pas à « régner » sur ses sujets, en divisant pour (mieux) ce faire, mais à n’être que le résultat de ce que tout un chacun y appartenant en aura fait à titre collectif, se sentant faire corps avec cette logique évolutive d’un ensemble harmonieux car unifié. A ce titre, le cap collectif peut être maintenu sur le long terme, grâce à l’aide apportée par ce dont l’Humanité, peut-être contre toute apparence, a pourtant le plus besoin: un modèle fiable. Un modèle de vertu au sens propre du terme. Un modèle infiniment reproductible, aussi fidèlement que possible de la part de tout un chacun. Un modèle de compassion, de générosité, d’altruisme, et de désintéressement à titre personnel. Et pour qu’il soit impervertible sur le long terme, ce modèle doit être éternellement présent, de corps en corps, au sein de sa propre lignée inextinguible, soutenant le monde sur ses épaules, et ouvrant perpétuellement la voie vers de nouveaux horizons, plus exaltants que les précédents. Davantage qu’avoir les moyens de « tenir » une population dans cette norme comportementale, une telle société repose sur l’évolution de la conscience globale des individus et des peuples qui la constituent, afin qu’eux-mêmes y aspirent parce qu’ils le sentent ainsi, comme étant le meilleur possible pour eux-mêmes, donc le meilleur pour tout ce qui y aspire de même.
Cette évolution est à présent parvenue à maturité, raison pour laquelle le monde entier est à la porte du paradigme de l’Archimagistère, en tant que le socle inébranlable d’une société humaine replacée sur les rails de sa prospérité intrinsèque, balisée, dans ses possibles conditions d’application par l’Archimagisterium, en tant que le garant impervertible de son intégrité sur le long terme.

Equité

L’équité est une composante indispensable de toute société éthique et harmonieuse. L’équilibre doit être absolument maintenu entre l’ensemble des individus et populations, malgré les différences susceptibles de les distinguer mutuellement. Des conditions strictement équivalentes imposées à tous seraient égalitaires, soit, mais pourraient ne pas être équitables. A contrario, certaines diversités doivent impérativement être unifiées sur base d’un traitement absolument équivalent. A chaque cas particulier son cas de figure propre. Rien ne peut être décidé de manière standard et uniforme. Certaines populations sont actuellement en position de défaveur par rapport à certaines autres, et doivent à ce titre pouvoir remonter la pente de manière sûre, et toutes les procédures engagées à cet effet doivent assurément être assorties d’une obligation de moyen, mais aussi et surtout, quoi qu’il advienne, d’une obligation de résultats, sans pour autant freiner la progression des populations plus avantagées. Une fois de plus, toutes les considérations doivent être envisagées, non pas de manière comparative, mais de manière holistique par rapport au tout qu’elles représentent.

Les mêmes préoccupations doivent occuper le devant de la scène quant à la relation entre hommes et femmes. Le deux sexes ont été l’objet de disparités volontairement envisagées dans le sens d’une stratégie visant la défaveur du féminin au regard de la faveur accordée au masculin, creusant des inégalités intolérables au sein de la civilisation humaine, accentuées par des délires allant jusqu’au macabre par certaines religions que nous ne citerons pas, mais dont les habitudes en rapport, entretenues sous prétexte de tradition ou d’interprétations fallacieuses de textes soi-disant « saints », vont être strictement interdites.

Dans le même état d’esprit, une obligation ferme et définitive d’un traitement inconditionnellement équivalent entre les représentants des deux sexes à situations équivalentes (au titre des capacités physiques et mentales, de l’âge, des formations suivies etc.) sera imposée et hautement surveillée quant à sa parfaite exécution, afin de rétablir l’équilibre de manière ferme et surtout définitive. Cette mesure inclut la relation humaine au sens large et professionnelle plus particulièrement, les traitements financiers à qualité et quantité de travail équivalentes, et l’ouverture strictement équitable donc, des possibilités d’évolution au sein d’un même milieu, sans privilégier le féminin au détriment du masculin non plus. Il ne s’agit ni de tomber de charybde en scylla, ni d’appliquer des mesures de rétorsion à l’égard de quiconque. Seule sera appliquée une équité parfaite et exemplaire afin que tous les représentants de cette Humanité se sentent libres et détendus, qu’ils soient jeunes ou vieux, hommes ou femmes, quelle que soit la couleur de leur peau, leur langue, leurs cultures ou leurs croyances à condition que ces dernières n’influent pas négativement sur les critères d’application de ladite équité et soient donc scrupuleusement respectueuses des lois.

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