Déconstruire la Dictature de la Connaissance

L’approche de la connaissance, au sens large du terme, doit impérativement faire l’objet d’une réforme profonde. Actuellement, la science tient fermement, pour les meilleures raisons du monde, comme toujours, le monopole absolu de la connaissance. Or, la connaissance n’appartient pas à la science. Elle n’appartient à personne en particulier, ni à un corps de métier non plus, si ce n’est à tous ceux qui l’expérimentent, d’une manière ou d’une autre (ce qui, en l’occurrence, inclut néanmoins la science). C’est ce qu’exprime la notion particulièrement honnie, car mal comprise, de « vérité absolue » (qui n’existe pas, tout le monde le sait), là où cette « vérité » ne signifie pas le fait d’avoir absolument raison au mépris de toute autre position (ce qu’a tendance à faire la science, mais surtout sans en avoir l’air, une fois encore pour les meilleures raisons du monde).

La notion de « vérité absolue » fait référence à une forme d’état de conscience inimaginablement vaste, où toute vérité se concilie harmonieusement avec toutes les autres, quand bien même opposées, non pas de manière anarchique telle que vient la première idée qu’on puisse s’en faire, mais de manière infiniment ordonnée, et bien plus vaste que la pensée humaine contemporaine pourrait jamais la concevoir. Si la vérité appartient à tous ceux qui l’expérimentent, cela inclut donc de fait l’approche scientifique, disions-nous, mais à une condition toutefois. Il s’agit pour elle d’abandonner la mauvaise habitude de la modélisation à tout prix, tenant davantage aux modèles qu’aux faits, quoi qu’en disent les concernés qui agissent pourtant à l’opposé de leur contre-argumentation, au point qu’il a semblé utile à Albert Einstein de déclarer, non sans dérision: « Si les faits ne correspondent pas à la théorie, alors changez les faits ». Certains vont jusqu’à réfuter la pertinence, voire l’existence même de cette phrase. La démarche est toujours la même: conserver pour soi (au sens large) le pouvoir et le monopole de la connaissance exclusive en mettant de fait au rebut tout ce qui pourrait s’y opposer.

Ça n’a pas été prouvé scientifiquement (souvent parce que la science a même refusé de s’y essayer)? Alors ça n’existe pas. Fin de l’histoire.

Ouverture de l'esprit et du cœur

Rien de ce qui est exclusif ne pourra survivre au sein de la civilisation suivante.

Certaines connaissances traditionnelles sont multimillénaires et pleines de bon sens. Des siècles et des siècles d’observations concluantes corroborent les faits énoncés par ces traditions. Mais parce que la science ne les a pas démontrées comme étant viables sous prétexte que ce type de pensée traditionnelle est estimé ne pas être sérieux, par une certaine forme de crainte superstitieuse de devoir admettre l’évidence allant contredire les modèles scientifiques établis, ou parce que personne n’a souhaité financer les recherches en rapport (nous ne donnerons pas d’autres exemples de raisons bien qu’il en existe pléthore), leur réalité est reléguée au rang de la plaisanterie, de la fantaisie, voire de l’hystérie, si ce n’est du complotisme, l’argument joker absolu, pourtant assez peu scientifique dans le principe et en termes de démarche argumentaire. Et encore, il convient de s’entendre sur la notion de « preuve ». Là où la preuve policière se fonde, en toute logique, sur l’observation des faits et de leur évidence, la preuve scientifique se fonde sur la correspondance aux modèles.

La science N’est PAS la vérité absolue. Pourtant, tout le monde admet comme irréfutablement vraies (jusqu’à preuves du contraire nous dit-on, néanmoins jamais exprimées au conditionnel) des thèses comme celle de l’existence de la « matière noire » ou des trous noirs supermassifs au centre de toutes les galaxies, lesquelles ne sont rien de moins que des fictions scientifiques nées de l’incompréhension de résultats mathématiques obtenus. Une équation bien pratique ne correspond pas au fait? Peu importe. Trouvons une sous-particule de plus qui fera la jonction entre deux incohérences et ça passera. Le fameux « Boson de Higgs » en est un excellent exemple: la « particule de Dieu », laquelle devait « tout expliquer sur tout » et quasiment résoudre tous les problèmes de modélisation ou presque. Les chercheurs du CERN sont censés l’avoir découvert sous la pression des investisseurs qui ne souhaitaient pas avoir tant investi pour rien. Mais cette découverte n’a rien changé et n’a pour ainsi dire pas fait parler d’elle alors que cette découverte était attendue comme le Messie… Dossier gênant dans les classeurs de la science. Malheur à qui il viendrait l’idée saugrenue de remettre en question les postulats énoncés comme vrais tels les exemples précédemment cités, là où même certains scientifiques, détracteurs de certains d’entre eux, sont quasiment incapables de se faire entendre, au risque d’être définitivement décrédibilisés (bien que leurs arguments commencent enfin à faire leur chemin). Pas davantage la concernant qu’à quelque autre titre que ce soit, une seule et unique vérité, soit-elle scientifique, ne peut représenter une voie exclusive de connaissance, surtout pour un ensemble de disciplines qui ont davantage commis d’erreurs que n’importe quelle autre discipline ou tradition… ou intuition au monde.

L’estampille du « sérieux » est fondamentale (avec raison bien entendu). Mais la catégorisation de ce qui l’est par rapport à ce qui ne l’est pas, en revanche, manque cruellement de sérieux, car ne sont sérieux que les avis politiquement corrects. Reste à établir qui les ont considérés comme étant « corrects » à ce titre, et pourquoi. Sans entrer dans un débat sans fin, la dictature de la connaissance va devoir cesser à n’importe quel prix.

Le scientisme* est une secte comme les autres

Qui dit « dictature » dit répression. Le désaccord formel n’est plus suffisant. Il faut rejeter, honnir, bannir les apostats excommuniés du panthéon scientifique. Certains noms sont restés tristement célèbres à ce titre:

  • Le Docteur Masaru Emoto, entre autres « homme d’affaires et auteur japonais connu pour son importante production de livres développant diverses théories pseudoscientifiques, jamais confirmées, sur les prétendus effets que la pensée et les émotions auraient sur l’eau » (source: Saint Wikipédia).
    Masaru Emoto a été unanymement conspué pour le charlatan, voire l’escroc qu’on a dit de lui qu’il était, alors que ses travaux relèvent d’une importance absolument majeure dont la pertinence sera mise en lumière le moment venu.
  • Le docteur Jacques Benveniste, médecin immunologiste français, qui a publié « des travaux de recherche sur une hypothétique mémoire de l’eau (le fondement de la médecine homéopathique; NDLR) qui ont débouché sur une importante controverse scientifique et qui ont depuis été invalidés scientifiquement » (source: Saint Wikipédia).
    On lui a interdit l’accès à son laboratoire que l’on a entièrement vidé du matériel et des résultats de recherche qu’il contenait, avant de le jeter dehors comme un malpropre.
  • Ou encore le cas du Docteur Royal Raymond Rife, « chercheur indépendant qui a prétendu avoir fortement amélioré les instruments de vision microscopique et découvert un traitement radioélectrique pour certaines formes de cancer. La réalité de ses « découvertes » a été par la suite rejetée par la communauté scientifique. La méthode Rife est considérée comme une pseudo-médecine » (source: Saint Wikipédia).
    Son laboratoire a été incendié et détruit en quasi-totalité. Certains éléments déterminants de ses découvertes ont pu être sauvés. Il est le premier scientifique à avoir découvert un remède absolument infaillible contre TOUTES LES FORMES DE CANCER, infaillible sur 100% des patients testés, même au stade terminal. Beaucoup d’autres chercheurs ont découvert d’autres thérapeutiques, aussi efficaces que passées sous silence.

Néanmoins, tous ces déchus de la science et leurs travaux respectifs, sur lesquels l’opprobre a été jeté, ont un point en commun: l’intérêt de leurs découvertes est frontalement divergent par rapport à certains intérêts économiques. Mais la médecine n’est pas la seule discipline scientifique qui excommunie si facilement ses apostats. Les raisons sont alors autres qu’économiques. Elles trouvent leur fondement dans des arguments qu’il serait hors de propos de développer ici, mais qui seraient condamnés de fait pour haute trahison du système sociétal entropique en tant que propagande complotiste.

Ethnologiquement parlant, si l’on peut en parler en ces termes, du moins sous cet angle de vue, la science est bel et bien une forme de religion, avec ses dogmes, ses superstitions, ses prophètes, sa prêtrise et ses confesseurs (Wikipédia en est un exemple flagrant, par lequel toute évolution de la pensée est, de fait, impossible, dû à un effet de cloisonnement de la conscience dans un ensemble rigide d’enclaves conceptuelles), mais aussi ses fanatiques, comme les emblématiques « Zététiciens » (La zététique est ainsi présentée comme « l’étude rationnelle des phénomènes présentés comme paranormaux, des pseudosciences et des thérapies étranges » ou comme « l’art de faire la différence entre ce qui relève de la science et ce qui relève de la croyance ». Source: Saint Wikipédia).

Scientisme

"Le scientisme est une position apparue au XIXᵉ siècle selon laquelle la science expérimentale est la seule source fiable de savoir sur le monde, par opposition aux révélations religieuses, aux superstitions, aux philosophies spiritualistes, aux traditions et aux coutumes, également à toute autre forme de savoir" (Source: Saint Wikipédia).

La dictature de la connaissance

Le nombre de conservateurs de musée qui se trouvent face au dilemme de la gestion de certains artefacts constituant leur réserve est impressionnant, surtout au sein des musées d’archéologie et d’histoire naturelle. Certains de ces mêmes artefacts ne devraient pas exister si l’on en croit les thèses officielles. Certains mathématiciens (qui devaient sans doute avoir du temps à perdre), accompagnés de zoologistes, se sont amusés à calculer la répartition de la masse osseuse et musculaire supposée de certaines espèces de dinosaures. Le résultat est assez étonnant. Il en résulte, à seul titre d’exemple, que les Tyrannosaures, tels que la science les conçoit, auraient été incapables de tenir debout, dû à une mauvaise répartition de leur masse totale. La moindre chute, par inadvertance, de quelque Brontosaure, aurait causé sa mort. Il est vrai que la nature est tellement mal faite qu’une telle erreur de calcul est tout-à-fait envisageable de sa part, contrairement à l’Å“uvre des scientifiques contemporains.

Patagotitan mayorum, censé avoir été découvert au XXIe siècle.
Brontosaure, censé avoir été découvert au XIXe siècle.

Il est également étonnant que nul ne fasse de publicité pour l’une des plus grandes entreprises au monde, mais aussi la plus discrète donc. Elle se situe en Chine. Son objet? La création d’os de dinosaures, de la phalange à l’ossature complète. Leurs clients? Tous les musées d’histoire naturelle du monde ayant un département au moins de paléontologie.

Avouons que c’est plus énorme encore qu’un Patagotitan mayorum… Évidemment, l’ombre du complotisme se lève déjà à l’horizon de cette page. Mais avouons qu’il est quand même étrange que personne, jamais, de quelque manière que ce soit, n’ait entendu parler de quelque notion de « dinosaure », ni n’en ait trouvé la moindre trace, sous aucune forme, avant le XIXe siècle, en 1824 exactement. Le premier d’entre eux est censé avoir été découvert par un « scientifique » britannique: William Buckland.

Ces délires compulsifs de manipulation des masses sur base de postulats « scientifiques » (part non négligeable de l’ingénierie sociale) seront révélés au grand public d’ici peu et à ce moment choisi, nul ne sera en position de faire la sourde oreille, au risque de paraître bien peu sérieux, pour le coup. Mais là n’est pas le propos de cette page. Nous souhaitions mettre en évidence le biais considérablement puissant du diktat scientifique, au point de risquer de porter considérablement préjudice à tout membre de la profession un rien plus éthique que les autres, face à la force considérable dudit diktat, qu’il s’agisse de biologie, de médecine, de physique ou d’astronomie, entre autres exemples.

Pour illustrer notre propos de la dictature propre à la démarche scientifique, ou disons plutôt à la démarche scientiste pour éviter de froisser inutilement les individus honnêtes au sein du corps scientifique, voici la reproduction stricto sensu d’un échange qui a eu lieu sur le réseau social Quora, initié par l’un de nos agents, se présentant comme psychologue. C’est un exemple extrêmement simple, à la limite peu éloquent ou représentatif, dirons-nous, de la profondeur de cette question, mais elle est au moins représentative de la pensée actuelle. Nous vous la livrons textuellement, sans filtre ni anonymisation, le fil de discussion étant public sur un réseau social d’une part, et d’autre part, que les intervenants assument leurs arguments respectifs.

Nous aurons, en revanche, plaisir à commenter quelque peu ce fil de discussion ci-après.

"Votre question est fausse!" (C'est-à-dire?)

Question posée par notre agent:

« Pourquoi les modèles scientifiques limitent-ils les avancées de l’Humanité? »

(Question a priori simple, attendant une réponse tout aussi simple; NDLR)

Première réponse de Clément Biaude:

Jusqu’à preuve du contraire, seules les sciences ont permis à l’humanité de progresser, dont les limites n’ont pas encore été atteintes.

Notre agent:

La réponse est hors sujet. Je ne demande pas un plaidoyer en faveur de la science, mais une réponse à ma question.

Clément Biaude:

Votre question est fausse, on ne peut pas y répondre.
Votre prémisse « les modèles scientifiques limitent les avancées de l’humanité » est fausse, jusqu’à preuve du contraire. Dès lors il est impossible d’en déterminer une cause, c’est un non-sens.

Réponse de Denis Attal (Ingénieur de l’École Polytechnique – Université Paris-Saclay):

Ah bon? D’où tenez-vous cela?

Notre agent:

Du CNRS. La science créée des modèles auxquels les faits doivent correspondre. Si ce n’est pas le cas, les faits sont rejetés.
(Si les faits ne collent pas à la théorie, alors changez les faits: Einstein).

Denis Attal:

Un fait n’est pas une chose objective comme on pourrait le penser.
On utilise un modèle de manière sous-entendu pour l’interpréter.
Quand un fait ne colle pas à une théorie, une possibilité est que le modèle qui a servi à l’interprétation soit à changer.

Notre agent:

Merci pour votre réponse. 😊

Laetitia Petit:

En quoi les modèles scientifiques limitent-ils les avancées de l’humanité?
Ils ne font que décrire des faits sans pouvoir forcément les expliquer d’ailleurs.
Mis à part pour ceux dont les opinions sont des certitudes qu’ils refusent de remettre en question, je ne vois aucune limite, mais au contraire un immense champ d’investigation.
La seule « limite » est ce rappel constant que rien n’est acquis, tout peut (doit) être mis en cause, tant que nous n’avons pas l’exhaustivité des savoirs…

Jessica Gotti (Ingénieure Innovation Soft / Hardware):

En tous cas, ce n’est ni avec la foi outre celle des scientifiques ni avec la religion que l’humanité avance. C’est même tout à fait le contraire. Si vous écrivez votre question, ce n’est pas grâce au Saint-esprit ou au grand mufti.

Notre agent:

Quelle délicatesse. J’aurais simplement apprécié une réponse. Ce n’est pas comme si j’avais insulté les scientifiques. Je suis fascinée par la science, et pourtant, j’ai bien conscience que des intérêts financiers font passer le bon sens après le rendement et que les modèles sont rarement mis à jour. Donc dû à cette stagnation contrôlée, oui, je me pose la question: pourquoi les modèles scientifiques limitent-ils les avancées de l’Humanité? Pourquoi ne dit-on pas que la majorité des faits de science-fiction des films existent bel et bien? Je sais pourquoi. Si je pose la question, c’est pour que chacun ait l’occasion de se la poser. Mais après tout, pourquoi réfléchir quand on nous dit que telle chose est vraie et telle autre est fausse? Finalement, pourquoi ne pas prendre de haut ceux qui posent des questions? Je vous demanderai bien si vous savez pourquoi vous avez parlé de religion alors que ça n’a rien à voir avec ma question, mais vous allez probablement me renvoyer chez ma mère en me disant que les modèles psychologiques ne peuvent pas vous définir si simplement et qu’au-delà du modèle, il y a une personne complexe et que finalement, le modèle limite la vision que j’ai de vous. Donc, je ne vous dérangerai pas plus. Merci pour votre réponse et, sans nul doute, pour la part de vérité qu’elle contient.

Jessica Gotti:

Wahoo. Posez vos valises et reposez-vous. Vos thèses complotistes n’intéressent que les crétins ou au mieux certains ignorants.
Si vous étiez qualifiée pour en parler, vous n’en parleriez pas car il n’y a pas de sujet.
Comme vous le dites, ce qui fait vivre une société c’est le rendement. Dès qu’un produit peut rapporter, il est industrialisé.
Pardon de vous avoir heurté en évoquant bien maladroitement le monde réel.

Clément Biaude:

  1. vous parlez de modèles économiques, pas de modèles scientifiques.
  2. vous ne savez pas comment la recherche scientifique fonctionne : on ne dépense pas des milliards d’euros par an pour prouver que les modèles sont justes, on le fait pour prouver qu’ils sont faux.

(Je me rappelle lorsque le LHC était sur le point d’être démarré, un journaliste demandait à des physiciens s’ils espéraient découvrir ce fameux boson de Higgs : tous on répondu « non, ça voudrait dire que le modèle standard est correct ».)

Du coup, si, vous insultez bel et bien la recherche scientifique en la traitant comme de la vulgaire R&D* d’une boite privée.

* « Recherche et Développement » (NDLR)

 

Notre agent:

Pourtant, Philippe Guillemant dit que les modèles scientifiques sont limitants.

Clément Biaude:

J’ai jeté un oeil à sa page « Vers la physique de demain » et je crois qu’il explique qu’il regrette que les moyens actuels soient insuffisants, c’est un lieu commun, tout le monde est d’accord à ce sujet. Il me semble qu’il ne parle pas des modèles scientifiques en tant que tel mais des outils à disposition.
Ce type fait de la modélisation mathématique et il a l’air bon, mais je ne pense pas que la cosmologie soit de son ressort. Recherche – Archive ouverte HAL
Toujours se méfier des arguments d’autorité, surtout quand ils ont des livres à vendre avec les mots dogme, croyance… cela dit, je regarderai ses articles à l’occasion, merci.

Commentaires

Si les débats ne sont guère passionnants, ils sont en tout cas passionnés, et non pas réellement orientés vers l’objet de la question, mais vers la protection de l’esprit scientiste et son monopole de la vérité. On constate d’emblée qu’au lieu de répondre à la question, une levée de bouclier s’opère: « Votre question est fausse » (la perle!). On part du postulat de l’erreur dans la question et du non-sens… « jusqu’à preuve du contraire » … Preuve scientifique sans doute, mais que l’on réfute de fait quoi qu’il en soit. L’argumentation est d’une facilité déconcertante, voire tristement simpliste.

« Jusqu’à preuve du contraire, seules les sciences ont permis à l’humanité de progresser ». Cette réponse est effectivement hors sujet. Personne non plus n’a relevé cette citation pourtant aussi connue qu’éloquente d’Albert Einstein. Mais Albert Einstein, peut-être, était-il complotiste lui aussi. L’histoire officielle ne le raconte pas. Malheureusement, si l’argument de la preuve se tient, elle doit… correspondre au modèle! Sinon, elle est écartée. C’est factuel, ça, en revanche. Le problème se boucle sur lui-même et on n’en sort pas, ce qui est l’objectif non-dit, mais clairement poursuivit. Un modèle peut être changé à condition que soit apportée la preuve de la légitimité en rapport, mais à condition aussi que la preuve corresponde au paradigme scientifique à partir duquel le modèle est lui-même issu. Un exemple? Apporter la preuve scientifique irréfutable que « les fantômes existent » (à tort ou à raison peu importe, là n’est pas la question) est de facto inutile puisque le paradigme scientifique en réfute l’idée sans chercher à savoir ce qu’il pourrait en être d’un point de vue scientifique (un comble quand on y pense). Cette approche n’est pas scientifique. Elle est superstitieuse (inversement superstitieuse, mais superstitieuse malgré tout) et à ce titre relève ni plus ni moins de l’obscurantisme, dans la mesure où même apporter la preuve irréfutable que « les fantômes n’existent pas » est tout autant hors de question. La science ne va pas s’abaisser à étudier un tel phénomène estimé inexistant, donc hors de propos, pourtant sans preuves scientifiques en rapport, même si des observations par milliers corroborent l’existence d’un phénomène dont il ne serait pas forcément inutile de déterminer la véritable origine une fois pour toutes.

Il y a également nombre de « fictions scientifiques » dans les réponses apportées (comme il existe lesdites « fictions juridiques » dans un autre contexte). La phrase: « Quand un fait ne colle pas à une théorie, une possibilité est que le modèle qui a servi à l’interprétation soit à changer » en témoigne, car il ne s’agit pas du tout de la démarche appliquée. Peut-être est-ce aussi une propagande scientiste pour mieux vendre le concept de recherche scientifique (laquelle doit obligatoirement plaire à ceux qui la financent, quand bien même s’agit-il d’un organisme d’État). Quoi qu’il en soit, Denis Attal est ingénieur. Il n’est pas docteur en science. C’est très différent et on peut difficilement parler d’un cadre paradigmatique à partir d’un autre, comme d’habitude. La pensée de l’ingénierie a peu de rapport avec la pensée scientifique. La compartimentation de la pensée est extrêmement puissante en l’occurrence. Nous savons que tous les domaines de l’ingénierie sont des formations techniques au mercantilisme, et non à la beauté du savoir! Mais l’échange aurait pu s’arrêter là.

Laetitia Petit est la seule intervenante à proposer une réflexion un peu naïve mais pertinente et orientée vers le bon sens.

En revanche, l’intervention de Jessica Gotti, également ingénieure, donc toujours pas docteure en science, est intéressante. Elle introduit une phrase-clé dans l’orientation du discours: « En tous cas, ce n’est ni avec la foi outre celle des scientifiques ni avec la religion que l’humanité avance ». On peut admettre qu’en effet, les scientifiques puissent avoir la foi en leur discipline, mais il est étrange que le terme « foi » ait été introduit ici dans ce contexte précis, associé à la religion, là où son choix terminologique aurait pu s’arrêter sur « la confiance » par exemple. Cette orientation de pensée se confirme avec sa remarque un rien dédaigneuse sur le « saint esprit » et le « grand Mufti ». Pourquoi? En quoi faire valoir cet argument est-il pertinent (et preuve d’intelligence) en réponse à une question neutre posée sur le postulat selon lequel les modèles scientifiques seraient limitants? Peut-être Jessica Gotti s’est-elle sentie menacée dans sa propre foi. Le réflexe réactif de protection de la foi du « croyant » déstabilisé par une question mettant en cause la pertinence d’un argument religieux, n’aurait pas été si différent.

L’introduction de l’argument relatif au fait que la science-fiction tiendrait davantage de la science que de la fiction, qu’il pourrait y paraître, a forcément fait mouche. La carte joker du complotisme sort de manière systématique par réflexe conditionné par la société d’information et son matraquage incessant, alors que les dossiers confidentiels des différentes administrations militaires attesteront très prochainement du fait que science et « fiction » (pour l’esprit des gens), ne sont pas si éloignés. Ignorer ce fait est une chose, en l’occurrence légitime. Être à ce point manipulé par un conditionnement sociétal qu’un réflexe argumentaire aussi puissant que celui qui résulterait d’un traitement hypnologique, protectionniste à l’égard des États-Unis en l’occurrence puisqu’ils sont à l’origine du concept de « complotisme » en l’occurrence, en ressorte de manière aussi systématique est, de notre point de vue, relativement grave, du moins en termes de « liberté de pensée » que revendiquent pourtant toutes les « démocraties » du monde. Quant au « monde réel », lequel est-il exactement? En a-t-on une preuve scientifique, permettant de le définir au-delà d’un modèle, alors que les physiciens quantiques parlent déjà du fait que notre « univers » ne serait que le résultat d’une forme de « matrice mentale »?!

En outre, lorsqu’on est à bout d’arguments pertinents et que le réactif émotionnel entre en scène, c’est la carte de l’insulte qui sort, en tant que réflexe de type animal, à savoir l’agressivité face au danger: « Vos thèses complotistes n’intéressent que les crétins ».

 

En conclusion

Il est étrange de constater que le dénominateur à peu près commun de l’ensemble des réponses des différents intervenants est davantage le réactif instinctif que le raisonnement calme et posé de gens sûrs d’eux et de leurs connaissances. L’émotion qui s’en dégage tient plutôt de l’adepte de la secte pris en faute que de l’érudit qui sait de quoi il parle, ce qui dénote un cruel manque d’évolution de conscience malgré les apparences conférées par le prestige des diplômes. En réalité, ledit prestige se porte davantage sur le ralliement à la thèse officielle de l’opinion individuelle autorisée (par le diplôme) que sur le travail ayant permis de l’obtenir.

Il y aurait d’autres arguments à commenter, comme l’attention attirée sur les figures d’autorité alors que ces mêmes figures, au stade précédant du discours, ont été mise en exergue, et d’autres formes de contradictions. Mais l’essentiel de nos arguments a été largement illustré jusque-là.

En l’état actuel de la situation, il n’y a plus de liberté de pensée. Y a été substituée la liberté d’adhérer de force (au risque de perdre toute crédibilité) au prêt-à-penser institutionnel. La mauvaise nouvelle est qu’à ce stade, plus aucun retour en arrière n’est possible et que l’Humanité étant déjà si loin avancée dans le formatage mental collectif, tout est possible en termes de manipulations, et que seule une réforme paradigmatique de A à Z de la civilisation humaine serait en mesure de l’extraire de son endoctrinement consenti. La bonne nouvelle en revanche, quoique, pas forcément pour tout le monde, est que ce nouveau paradigme est déjà à nos portes. Il ne reste que le dernier pas à franchir. Il n’est peut-être pas des moindres, mais au moins est-il le dernier.

Références tierces

Lorsqu’il y a dissidence, la majorité exerce une pression pour ne pas que la minorité n’entrave son fonctionnement. L’influence augmente si le groupe est cohésif et la situation pertinente en utilisant les communications et la naturalisation. Si la minorité résiste, elle peut introduire des innovations. Pour cela, elle doit rester indépendante, consistante, ne doit pas être rigide mais objective afin que ses nouvelles normes aillent dans le sens d’une évolution. Le soutien d’un leader peut augmenter la probabilité d’une influence. La facilitation sociale, la comparaison sociale, la normalisation, le conformisme, la soumission à l’autorité et les processus d’influence majoritaire et minoritaire sont des formes d’influence. Les cinq premiers sont des pressions exercées de la part de la société vers le groupe et l’individu. L’influence minoritaire et l’innovation montrent la dynamique du système social. L’influence est donc bilatérale.

Science vs Scientisme: des différences propices aux croyances (Etre-Vivant.fr)
Les dangers du scientisme (Contrepoints.org)
Mettre en cause scientisme et fuite en avant technologique est-ce dénigrer le « progrès » et « l’évolution »? L’humanité dans tout ça! (Blog « L’Avenir Sera Ce Qu’On En Fera »)
Le scientisme dérive dogmatique de la Science: danger pour la société? (Poesie-Sociale.fr)

Qu’est-ce que le scientisme? (Blog « Et Vous N’Avez Encore Rien Vu ») : référence initialement publié devenue obsolète. Le blog retiré par son auteur le 6 août 2024.

NB: nous ne sommes affiliés à aucune de ces publications. Il ne s’agit que de références permettant une diversification des sources au même avis sur une partie de la question traitée par cette page.

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